Après avoir été poignardé par une mystérieuse dague, le Dr Hess (Duane Jones) développe une dépendance insatiable pour l'hémoglobine. Quelques temps après la contraction de cette curieuse affliction, l'arrivée inattendue d'une femme (Marlene Clark) au tempérament volcanique va entreprendre de perturber encore plus l'existence recluse et endurcie du scientifique célibataire...
Une bien étrange histoire d'amour sur fond de vampirisme, avec un discours assez intello et novateur, au service d'un esthétisme franchement arty. Le réalisateur Bill Gunn nous plonge au plus profond des racines spirituelles du peuple noir, un voyage dans l'inconscient et les méandres de la culture afro-américaine. Ganja & Hess (1973) est donc à classer dans le domaine du cinéma d'auteur, et non pas dans celui de la Blaxploitation commerciale : son message quasi-subdiminal ne peut s'appréhender et s'apprécier pleinement qu'après de nombreuses relectures du film...
Mention spéciale pour l'étonnante musique expérimentale composée par Sam waymon.
Pour la petite histoire, Duane Jones fut le héros de La Nuit Des Morts Vivants en 1968, et sa partenaire Marlene Clark a jouée dans bon nombre de séries B d'épouvantes des années 70.
Pour ceux que le sujet intéresserait, vous pouvez retrouver un dossier très complet et superbement illustré sur l'histoire du tournage de ce film, et son impact dans l'Amérique des années 70, dans le fanzine blaxploitation Foxy Bronx N°3.