Lady Sings The Blues (1972) retrace une grande partie de la carrière de la diva jazz Billie Holiday, s'intéressant à sa jeunesse, ses débuts dans une maison close, son parcours dans l'Amérique raciste des années 30/40, ses problèmes de toxicomanie, et mettant subtilement en exergue la solitude de l'artiste...

Cette biographie exaltée de la chanteuse, imaginée par Mr Motown alias Berry Gordy, pour sa protégé Diana Ross, et réalisé par Sidney Furie en 1972, s'inscrit dans la droite lignée de ces dramas fleuves très téléfilm de par leur esprit, qui furent conçus dans les années 70, dans le but de faire véritablement exploser le box office.

Certains trouveront probablement que la personnalité, la silhouette frêle, et la voix Soul si particulière de la talentueuse miss Ross, ne permettent à aucun moment de l'identifier à la chanteuse de jazz, un peu comme si on nous avait donné à regarder une autobiographie sur la jeunesse de la chanteuse des Supremes. Force est de reconnaître que Diana, avec ses petites socquettes, quand elle interprète Billie dès l'âge de 15 ans, n'est effectivement jamais vraiment très crédible, et son interprétation de Strange Fruit est à des années lumières de l'original. Mais qu'importe finalement, l'essentiel n'est pas là, l'actrice chanteuse réussit ici bel et bien un impressionnant tour de force, celui de nous émouvoir avec son charisme certain, et des talents de dramaturge qu'on ne lui soupçonnait pas.

Ce Lady Sings The Blues sera aussi l'occasion de retrouver le regretté Richard Pryor, dans une de ses meilleurs compositions, celle de Piano Man, le confident secrètement épris de la chanteuse, et le dandy Billy Dee Williams, séducteur de ces dames, dans le rôle du jeune premier de service.

 









 

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