A l'instar d'un Sweet Sweetback's Baadasssss Song militant pour la défense de la communauté noire américaine, dans les annnées 70, Billy jack et le concept de cinéma Injunsploitation entendaient dénoncer l'oppression du peuple indien par le régime fédéral US, et supportaient les valeurs libertaires de la communauté hippie.

Aujourd'hui, Tom Laughlin et Delores Taylor, le couple à l'origine du mythe Billy Jack, protestent contre la guerre en Iraq, et continuent leur croisade contre le gouvernement américain, annonçant la sortie cette année de leur nouveau long métrage indépendant, Billy Jack’s Moral Revolution. Plus d'infos sur leur site activiste : http://billyjack.com

 

 

 

Un gang de bikers fait règner la terreur dans une petite ville de Californie. Un vétéran du vietnam (Tom Laughlin) ne tarde pas à s'interposer...

Tom Laughlin réalise en 1967 le premier épisode de cette étrange quadrilogie, et y incarne pour la première fois le rôle de Billy Jack, métisse indien adepte du kung fu et de la culture peace & love.

Laughlin ayant à l'époque échoué à intéresser un producteur avec son concept de film indien, il n'est fait pratiquement aucune mention ici, dans ce premier volet, des origines ethniques de notre héros. Ce Born Losers est en effet un simple film de commande, à une époque où le genre biker commence à triompher sur les écrans des drive-in, mais simple est un faible mot, car Laughlin réalise là un des films les plus pop de la culture Harley...

Belle entrée en matière : cet épisode reste à mon goût le meilleur de la série. Très vivement recommandé pour les fans de gros cubes chromés sixties...

 















 

 

 

Une écôle d'art fréquentée par la communauté hippie est harcelée par les esprits bigots d'une petite ville des Etats Unis. Billy Jack s'interpose...

A.I.P. et Fox contribuèrent à la mise en chantier de ce deuxième épisode de la saga Billy Jack, réalisé en 1971, et qui, après maintes problèmes de pré-production, et un block out de la Warner (distributrice du film), fut finalement rejoué en indépendant par Tom Laughlin, et connut ainsi un très gros succès au box office américain.

Billy Jack bénéficie d'une photographie très léchée, et malgré quelques longueurs et un propos engagé qui a peu mal vieilli avec les outrages du temps, se pose aujourd'hui comme un témoignage quasi-documentaire sur la culture beatnik protestataire de l'époque.

A noter :

- Tom Laughlin et son épouse Delores Taylor défendent ici pour la première fois à l'écran les valeurs et la culture de la communauté indienne, dans un film qui sera jugé trop polémique par les pontifs de la Warner, qui rechignera à le distribuer correctement dans les salles.

- Au nombre des scènes cultes restées dans les mémoires, on citera l'introduction du film, montrant une chevauchée de mustangs sauvages illustrée par l'incontournable hit de Coven : "One Tin Soldier".

 









 

 

 

Billy Jack est condamné à quatre ans de prison (suite au tragique événements de l'épisode précédent). Après avoir purgé sa peine, il découvre une fois de plus que les étudiants de sa chère "Freedom School", ainsi que les indiens, sont victimes des violences les plus inacceptables, orchestrées par les gens de la ville. Seul face à l'autorité, Billy jack va devoir se dresser contre l'intolérance du gouverneur, les maltraitances de la police, et les exactions de l'armée...

Tom Laughlin et Delores Taylor enfonce le clou dans la paume d'une amérique colonialiste et conservatrice : l'épisode III est sans doute le plus paranoïaque et le plus contestataire de la croisade lancée par BillyJack contre le pouvoir fédéral, avec son épilogue ultra-violent très anti-militariste.

A signaler : presque 3 heures de métrages, quelques longueurs, beaucoups de prêchi-prêchas nuisant à l'action, et toujours de superbes images du désert, avec notamment une étonnante séquence onirique rendant hommage aux croyances et rituels des indiens.

 









 

 

 

Après avoir été une nouvelle fois libéré de prison, Billy Jack est élu au sénat. Le gouverneur de l'état de Washington pense ainsi pouvoir s'attirer les voix des plus jeunes électeurs, mais c'est compter sans l'intégrité de notre héros, qui ne tarde pas à mettre à jour les pratiques corrompues des élus...

Extrêmement long (+ de 2h30) et bavard, ce quatrième épisode un peu pompeux, remake du plus célèbre Mr Smith Au Sénat de Frank Capra, tombe dans le créneau du drama social politique, et se révèle en tous points décevant pour ceux qui viendraient y chercher la dose d'action minimum présente dans les précédents épisodes (pour inconditionnels hardcore du personnage uniquement). Ainsi s'achève donc une des plus curieuses et des plus intéressantes sagas contestataires du cinéma américain indépendant des années 70.

A noter :

- Ce dernier volet des aventures de Billy Jack, achevé par Tom Laughlin en 1977, est resté inédit dans les salles, faute de pouvoir trouver un distributeur.

- La seule scène de kick fighting de cet épisode, ici filmée dans un entrepot, semble avoir été conçue comme un clin d'oeil à la Blaxploitation. Un des meilleurs combats de la saga des Billy Jack, malheureusement trop court, en comparaison des longueurs du film.

 









 

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